đ Article 52 De La Charte Des Droits Fondamentaux
Larticle 29 de la Charte canadienne des droits et libertés est un des articles sous la rubrique Dispositions générales de la Charte des droits de la Constitution du Canada. Texte « 29. Les dispositions de la présente charte ne portent pas atteinte aux droits ou privilÚges garantis en vertu de la Constitution du Canada concernant les écoles séparées
ï»żChartedes Droits fondamentaux Actu Pro Etats membres Jurisprudence Renseignement . Feu vert de la CJUE Ă un mandat dâarrĂȘt europĂ©en dans une des affaires les plus sombres de la Slovaquie indĂ©pendante . 19 dĂ©cembre 2021 20 dĂ©cembre 2021 Nicolas Gros-Verheyde Aucun commentaire Charte des Droits fondamentaux, EnlĂšvement, Mali,
Durantces 2 jours de dĂ©bats, des ateliers de rĂ©flexion et des tables rondes seront organisĂ©s pour dĂ©construire lâapproche rĂ©pressive des politiques migratoires et rĂ©flĂ©chir collectivement Ă une nouvelle politique dâaccueil fondĂ©e sur la solidaritĂ©, la protection et le respect des droits de lâhomme afin que lâaccueil devienne une prioritĂ© politique et sociĂ©tale.
Applicationde la Charte â articles 32 et 33 Titre â article 34 Loi constitutionnelle de 1982< â article 52 Garantie des droits et libertĂ©s â article 1 1. La Charte canadienne des droits et libertĂ©s garantit les droits et les libertĂ©s qui y sont Ă©noncĂ©s.
Statistiquesde la norme; Charte orthotypographique du Journal officiel; Autorités indépendantes. Autorités administratives indépendantes et autorités publiques indépendantes relevant du statut général défini par la loi n° 2017-55 du 20 janvier 2017; Autorités ne relevant pas du statut général des autorités administratives
LaCharte des droits fondamentaux, en ses articles 51 et 52, une distinction entre les droits et les principes. Cette distinction a essntiellement pour but de rĂ©duire la justiciabilitĂ© des principes puisque l'article 52.5 prĂ©cise que "les dispositions de la prĂ©sente Charte qui contiennent des principes peuvent ĂȘtre mises en Ćuvre par des
LaCour Ă©carte clairement le fait que ce droit constituerait un principe au sens de lâarticle 52 de la Charte des droits fondamentaux et qui ne pourrait aboutir Ă une invocabilitĂ© dans un litige horizontal (CJUE, gr. ch., 15 janv. 2014, AMS, n° C-176/12).
LescritĂšres de recherche ont Ă©tĂ© restreints Ă la juridiction du Conseil dâEtat, et les mots clĂ©s utilisĂ©s pour la recherche Ă©taient : « Charte » et « fondamentaux ». La premiĂšre dĂ©cision datant du 19 mars 2003 et la derniĂšre du 28 dĂ©cembre 2018, nous avons obtenu un rĂ©sultat de 261 dĂ©cisions rĂ©parties sur quinze pages.
Lamairie de Grande Synthe organise la convention nationale sur lâaccueil et les migrations les jeudi 1 et vendredi 2 Mars 2018. Elle rĂ©unira les Ă©lu.e.s, les acteurs de la sociĂ©tĂ© civile, les acteurs institutionnels, les chercheurs et les personnes migrantes et rĂ©fugiĂ©es autour des enjeux liĂ©s Ă lâaccueil en France et en Europe.
RlE29. Intervention de Jean-Marc SauvĂ©, vice-prĂ©sident du Conseil dâĂtat, lors du XXVĂšme CongrĂšs de la FĂ©dĂ©ration internationale de droit europĂ©en FIDE qui s'est tenu Ă Tallinn Estonie du 30 mai au 2 juin 2012. Lien Ă reprendre TĂ©lĂ©charger l'intervention au format pdfXXVĂšme CongrĂšs de la FĂ©dĂ©ration internationale de droit europĂ©enFIDE ***La protection des droits fondamentaux aprĂšs Lisbonne Lâinteraction entre la Charte des droits fondamentaux de lâUnion europĂ©enne, la Convention europĂ©enne des droits de lâhomme et les constitutions nationales. ***Tallinn, 30 mai - 2 juin 2012 ***La protection des droits fondamentaux au niveau de lâUnion europĂ©enne et des Etats membres ***Propos introductifs de Jean-Marc SauvĂ©[1],Vice-prĂ©sident du Conseil dâĂtatJe suis heureux et honorĂ© dâouvrir aujourdâhui la premiĂšre table ronde du premier thĂšme gĂ©nĂ©ral intitulĂ© La protection des droits fondamentaux aprĂšs Lisbonne lâinteraction entre la Charte des droits fondamentaux de lâUnion europĂ©enne, la Convention europĂ©enne des droits de lâhomme et les constitutions nationales ».Incontestablement, ce sujet est vaste et il ne sera pas trop de quatre tables rondes pour le dĂ©fricher de remercier le comitĂ© dâorganisation de ce XXVĂšme congrĂšs de la FIDE ; lâAssociation estonienne pour le droit europĂ©en, maĂźtre dâĆuvre de ce congrĂšs ; et sa prĂ©sidente, Mme Julia Laffranque, ainsi que les intervenants prĂ©sents avec moi Ă cette table M. Leonard Besselink, professeur de droit, titulaire de la chaire de droit constitutionnel europĂ©en Ă lâuniversitĂ© dâUtrecht, qui est le rapporteur gĂ©nĂ©ral de notre colloque, et M. Clemens Ladenburger, assistant du directeur gĂ©nĂ©ral du service juridique de la Commission europĂ©enne, qui assume le rĂŽle de rapporteur pour lâUnion de mes prĂ©dĂ©cesseurs au poste de vice-prĂ©sident du Conseil dâĂtat, RenĂ© Cassin, qui fut Ă©galement prĂ©sident de la Cour europĂ©enne des droits de lâhomme et laurĂ©at du prix Nobel de la Paix, Ă©crivait aprĂšs la Seconde guerre mondiale, dans cette pĂ©riode oĂč lâEurope des libertĂ©s sâest construite en rĂ©action au nazisme et au fascisme, quâ une dĂ©mocratie ne mĂ©rite son nom que si les droits de lâhomme bĂ©nĂ©ficient [âŠ] dâune protection effectivement sanctionnĂ©e, grĂące au contrĂŽle dâune juridiction »[2]. Cette idĂ©e, pour laquelle beaucoup d'hommes se sont battus et ont pĂ©ri, prĂ©sente aujourdâhui un caractĂšre dâĂ©vidence. En mĂȘme temps que lâidĂ©e europĂ©enne se dĂ©veloppait, lâidĂ©al dĂ©mocratique sâest enracinĂ© dans nos sociĂ©tĂ©s ainsi que, de maniĂšre consubstantielle, les droits de lâhomme, car la dĂ©mocratie nâest pas quâun rĂ©gime politique fondĂ© Ă la fois sur la souverainetĂ© populaire et la sĂ©paration des pouvoirs elle est aussi insĂ©parable dâune vision de la dignitĂ© et des droits de la personne humaine. Fruit dâune longue Ă©volution, lâEtat de droit a par consĂ©quent pris le visage d'un Etat des droits et des droits fondamentaux sâimposent ainsi comme une composante essentielle, mais aussi, et surtout, une composante partagĂ©e de nos systĂšmes juridiques, car ils transcendent les frontiĂšres existant entre les ordres juridiques des Etats membres de lâUnion europĂ©enne, lâordre juridique de lâUnion, celui de la Convention europĂ©enne des droits de lâhomme et, plus largement, lâordre situation engendre une certaine confusion, en tout cas, un relatif manque de clartĂ©, le poĂšte parlait dâune obscure clartĂ© qui tombe des Ă©toiles »[3]. Trois mouvements sont en effet parallĂšlement Ă lâĆuvre. Lâexpansion des droits, tout dâabord, avec des droits dits de premiĂšre gĂ©nĂ©ration », droits civils et politiques opposables Ă lâEtat, auxquels sâajoutent des droits Ă©conomiques, sociaux et culturels, mais Ă©galement des droits dits de solidaritĂ© », tels que le droit au dĂ©veloppement ou Ă lâenvironnement. Ce mouvement dâexpansion des droits sâaccompagne dâune multiplication des sources du droit lâadoption de la Charte des droits fondamentaux de lâUnion europĂ©enne et la valeur juridique que lui confĂšre le traitĂ© de Lisbonne en sont les meilleurs exemples. TroisiĂšme mouvement, qui est insĂ©parable du deuxiĂšme, les droits fondamentaux ont aujourdâhui une pluralitĂ© de juges et donc dâ touchons lĂ au cĆur de notre sujet et, notamment de cette premiĂšre table ronde consacrĂ©e Ă La protection des droits fondamentaux au niveau de lâUnion europĂ©enne et des Etats membres. Lâexpansion des droits, la multiplication de leurs sources et la pluralitĂ© de leurs interprĂštes rĂ©vĂšle la nĂ©cessitĂ© dâordonner lâenchevĂȘtrement et dâarticuler des systĂšmes juridiques possĂ©dant chacun sa logique propre, mais irrĂ©mĂ©diablement imbriquĂ©s. LâimpĂ©ratif dâunitĂ© et de cohĂ©rence dans lâapplication des droits sâimpose naturellement mais est-il compatible avec lâexistence de marges nationales dâapprĂ©ciation ? Inversement, la souverainetĂ© des Etats et des systĂšmes juridiques nationaux ne sây oppose-t-elle pas ou ne le contrarie-t-il pas ?Ces enjeux, les juges doivent les apprĂ©hender de maniĂšre presque quotidienne. Pour en donner un exemple, le Conseil dâĂtat français fait application du droit europĂ©en, câest-Ă -dire de lâUnion europĂ©enne comme de la Convention europĂ©enne des droits de lâhomme, dans environ 25 % des affaires qu'il le plan tant normatif que procĂ©dural, les interrogations qui naissent de cette situation sont multiples. Sur le plan normatif, il est nĂ©cessaire dâassurer la cohĂ©rence des systĂšmes juridiques pour que soit garanti le meilleur niveau de protection des droits et des libertĂ©s. Sur le plan procĂ©dural, il apparaĂźt dĂšs lors crucial de dĂ©velopper un dialogue entre juges, une coopĂ©ration Ă la fois institutionnelle et informelle avec les juridictions europĂ©ennes et de promouvoir une Ă©thique de responsabilitĂ©, chaque juge devant prendre sa place dans ce dialogue en restant Ă lâĂ©coute des autres juges. En effet, lâavĂšnement progressif de lâespace europĂ©en comme espace de protection des droits fondamentaux I crĂ©e dâinĂ©vitables tensions avec les droits nationaux et soulĂšve des questions juridiques Ă©pineuses en termes de relations entre les systĂšmes juridiques II.I. Lâespace europĂ©en est devenu un espace autonome de protection des droits fondamentauxHors le droit dĂ©rivĂ©, trois sources principales, indĂ©pendantes mais complĂ©mentaires A, permettent une protection efficace des droits fondamentaux au niveau europĂ©en B.A. Trois sources autonomes et complĂ©mentaires de protection des droits fondamentaux1. La protection des droits fondamentaux nâa pas constituĂ©, pour les rĂ©dacteurs des traitĂ©s instituant les CommunautĂ©s europĂ©ennes, une exigence principielle et il nâa pas existĂ©, dĂšs lâorigine, un catalogue communautaire de ces droits. De maniĂšre prĂ©torienne, la Cour de justice des CommunautĂ©s europĂ©ennes a palliĂ© ce manque, en mettant en lumiĂšre et en dĂ©veloppant des principes gĂ©nĂ©raux du droit, comprenant les droits fondamentaux, dont le respect est assurĂ© par la Cour de justice[4]. Lâorigine de ces principes se trouve dans les traditions constitutionnelles communes aux Etats membres ou dans les instruments internationaux de protection des droits de lâhomme[5], parmi lesquels la Convention europĂ©enne des droits de lâhomme revĂȘt une signification particuliĂšre »[6]. Le premier temps de la protection des droits fondamentaux a donc Ă©tĂ© celui des principes gĂ©nĂ©raux du Lâadoption dâune source Ă©crite, dâun vĂ©ritable catalogue de droits propre Ă lâUnion europĂ©enne, avec la Charte des droits fondamentaux, permet de rĂ©affirmer et de dĂ©passer les sources prĂ©cĂ©dentes et leur donne une portĂ©e dont nous nâavons pas fini de dĂ©couvrir lâampleur. Elle marque dans ce domaine lâaccĂšs Ă lâĂąge de la maturitĂ© et va clairement contribuer au renforcement de la garantie des droits fondamentaux. La question de lâarticulation de ces deux sources, jurisprudentielle et Ă©crite, se pose toutefois. La Cour de justice a dĂ©jĂ donnĂ© quelques indications Ă ce sujet, notamment en ce quâelle semble prĂ©fĂ©rer se rĂ©fĂ©rer Ă la source Ă©crite, plutĂŽt quâĂ la source prĂ©torienne, lorsque cela est possible[7]. Il me semble que la coexistence de ces deux premiĂšres sources permettra une rĂ©elle souplesse et une grande adaptabilitĂ© du catalogue des La Convention europĂ©enne de sauvegarde des droits de lâhomme et des libertĂ©s fondamentales complĂšte le triptyque des sources principales de la protection des droits fondamentaux en Europe ces sources peuvent ne pas coĂŻncider et elles ont des interprĂštes multiples, la polyphonie des droits â et ses contradictions potentielles â pouvant ĂȘtre accrue par la perspective dâadhĂ©sion de lâUnion Ă la convention europĂ©enne des droits de lâhomme. Fort heureusement, les deux Cours europĂ©ennes dialoguent lâune avec lâautre. LâarrĂȘt Bosphorus de la Cour de Strasbourg[8] illustre cette recherche et cet esprit de conciliation des deux systĂšmes europĂ©ens en reconnaissant une vĂ©ritable prĂ©somption dâĂ©quivalence des protections entre lâordre juridique de lâUnion et le systĂšme de la Convention. La Cour de justice de lâUnion europĂ©enne fait, pour sa part, Ă©galement rĂ©fĂ©rence de maniĂšre explicite Ă la jurisprudence de la Cour europĂ©enne des droits de lâhomme[9]. Lâarticle 53 de la Charte garantit en outre, par une sorte dâeffet cliquet, la pĂ©rennitĂ© des standards de protection des droits fondamentaux fixĂ©s notamment par la combinaison de ces trois sources principales des droits fondamentaux permet incontestablement que ces droits, qui font le plus souvent partie des traditions constitutionnelles des Etats membres, soient efficacement protĂ©gĂ©s au sein de lâUnion Des droits fondamentaux pris au sĂ©rieux »[10]1. Lâaffirmation dâun espace europĂ©en autonome de protection des droits fondamentaux a commencĂ© par lâenrichissement du catalogue de ces droits et par leur diffusion. Les principes gĂ©nĂ©raux du droit ont ainsi permis de combler certaines lacunes du droit primaire[11] ; il en a Ă©tĂ© fait un usage continu[12] et si leur hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© est rĂ©elle, leur Ă©pine dorsale et leur manifestation la plus remarquable rĂ©sident dans la consĂ©cration des droits fondamentaux[13]. Leur valeur normative est Ă©galement forte le principe selon lequel tous les actes naguĂšre communautaires et, aujourdâhui, de lâUnion doivent respecter les droits fondamentaux figure au nombre des principes constitutionnels » reconnus par les traitĂ©s[14] et la Charte des droits fondamentaux est dĂ©sormais Ă©rigĂ©e en instrument incontournable du contrĂŽle de lĂ©galitĂ© »[15].2. Le dĂ©veloppement des droits fondamentaux ne signifie pas pour autant lâabsence de limitation de ceux-ci. Dans plusieurs affaires, la Cour de justice de lâUnion europĂ©enne a ainsi Ă©tĂ© conduite Ă concilier les droits fondamentaux entre eux ou avec les grandes libertĂ©s qui fondent lâUnion europĂ©enne par exemple, la libre circulation des marchandises et la libertĂ© dâexpression et de rĂ©union[16]; la libre prestation de service et le respect de la dignitĂ© humaine ou encore le droit de mener une action collective, telle que le droit de grĂšve[17]⊠Des limitations aux droits fondamentaux sont ainsi possibles, si elles sont justifiĂ©es par des objectifs dâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, et sous rĂ©serve quâelles soient adĂ©quates, nĂ©cessaires et proportionnĂ©es au but lĂ©gitime poursuivi[18]. La Cour de justice est attentive Ă une conciliation juste et raisonnable entre ces droits et ces Il est parfois arrivĂ© que la Cour de justice soit critiquĂ©e pour son activisme et, en particulier, sa propension Ă faire Ă©merger de nouveaux principes gĂ©nĂ©raux du droit Ă effet horizontal. Cela a particuliĂšrement Ă©tĂ© le cas Ă l'occasion de l'arrĂȘt Mangold, par lequel elle a dĂ©gagĂ© de divers instruments internationaux et [des] traditions constitutionnelles communes aux Etats membres » un principe de non-discrimination liĂ© Ă lâĂąge[19]. La doctrine[20] sâest longuement interrogĂ©e sur cet arrĂȘt et nous aurons lâoccasion dây revenir. Il convient de souligner Ă ce stade quâavec lâarrĂȘt Honeywell du 6 juillet 2010, la Cour de Karlsruhe a retenu en la matiĂšre une solution qui n'est pas incompatible avec la jurisprudence de Luxembourg[21].Ce dernier exemple permet de mettre en Ă©vidence que la coexistence des diffĂ©rents niveaux de protection des droits fondamentaux nâest pas nĂ©cessairement Ă©vidente. Ce nâest pas une donnĂ©e immĂ©diate acquise dâavance ; câest le fruit dâune dĂ©marche consciente et constructive de coopĂ©ration qui se constate coexistence ou conflit ? La difficile articulation entre les diffĂ©rents niveaux de protection et les moyens de rĂ©solution des conflits La possibilitĂ© dâune complĂ©mentaritĂ© relativement harmonieuse entre droits fondamentaux est-elle autre chose quâun vĆu pieux ? »[22]. Cette question exprime le scepticisme relatif qui sourd parfois de lâĂ©tude des rapports entre les diffĂ©rents systĂšmes juridiques sur le thĂšme de la protection des droits fondamentaux. Si la coexistence ou la conciliation des systĂšmes nationaux et europĂ©ens est en effet recherchĂ©e et si elle est possible A, des tensions peuvent rĂ©sulter de la protection de lâidentitĂ© constitutionnelle propre Ă certains Etats membres B ; ces tensions appellent quelques remarques sur les voies d'Ă©vitement ou, Ă dĂ©faut, de rĂ©solution de tels conflits C.A. Une coexistence harmonieuse est possible ; elle est mĂȘme la La protection, en droit de lâUnion europĂ©enne, des droits fondamentaux transcende en principe les ordres juridiques nationaux, en application du principe de primautĂ©. Elle permet depuis plus de 50 ans dâenrichir, parfois au prix de certaines tensions, les droits nationaux et de donner une vĂ©ritable colonne vertĂ©brale, ainsi quâune rĂ©elle unitĂ© et cohĂ©rence Ă la construction europĂ©enne dans le domaine du droit. On peut penser, par exemple, aux rĂ©percussions de lâaffaire Salduz c. Turquie, jugĂ©e par la Cour europĂ©enne des droits de lâhomme, qui a fait Ă©voluer le droit Ă©cossais[23], mais Ă©galement, et non sans mal, le droit français sur lâassistance par un avocat dĂšs la premiĂšre heure des personnes en garde Ă vue[24]. Le droit Ă ce que sa cause soit entendue Ă©quitablement et dans un dĂ©lai raisonnable a Ă©galement permis Ă plusieurs Etats membres dâapprofondir leur conception de lâimpartialitĂ© et de renforcer lâexigence dâun dĂ©lai raisonnable de jugement au-delĂ mĂȘme du strict champ dâapplication de lâarticle 6 de la convention europĂ©enne des droits de lâhomme. Les exemples sont Ă©galement nombreux en droit de lâUnion europĂ©enne. Le principe de bonne administration renvoie Ă de nombreuses obligations dĂ©jĂ existantes dans les droits nationaux et a conduit Ă les complĂ©ter motivation des dĂ©cisions, droit dâĂȘtre entendu avant une mesure individuelle dĂ©favorableâŠ. A lâinverse, en lâabsence de principe pertinent en droit europĂ©en ou faute dâapplicabilitĂ© de celui-ci, le droit national peut pallier ce vide par lâapplication de ses propres principes[25].2. La question est plus Ă©pineuse lorsque se heurtent deux maniĂšres, lâune nationale, lâautre europĂ©enne, de concilier entre eux des droits fondamentaux. Sâagissant de la conciliation de la protection de la vie privĂ©e avec la libertĂ© dâexpression, les arrĂȘts Von Hannover[26] de la Cour europĂ©enne des droits de lâhomme, prĂ©cĂ©dĂ©s dâarrĂȘts sur le mĂȘme sujet de la Cour de Karlsruhe, ont illustrĂ© les dissensions, puis les rapprochements qui conduisent les juridictions europĂ©ennes et nationales Ă faire converger leurs vues sur une mĂȘme conflits peuvent Ă©galement surgir de la confrontation entre des principes constitutionnels nationaux et des rĂšgles et principes issus du droit de lâUnion, comme la jurisprudence de la Cour constitutionnelle fĂ©dĂ©rale dâAllemagne lâa montrĂ© depuis ses arrĂȘts dits Solange. Mais ils prĂ©sentent Ă ce stade un caractĂšre virtuel, car les risques rĂ©els de contradiction ne se sont encore jamais Des tensions inĂ©vitables1. La dynamique europĂ©enne de protection des droits fondamentaux, quâil faut louer, va ainsi de pair avec certaines tensions. En effet, les Etats entretiennent des rapports variables, mais souvent spĂ©cifiques et profonds, avec leurs » propres droits fondamentaux consacrĂ©s en droit constitutionnel national et sont, en consĂ©quence, plus ou moins bien disposĂ©s Ă lâĂ©mergence dâun Ă©chelon de protection supplĂ©mentaire. LâAllemagne, oĂč les droits fondamentaux consacrĂ©s par la loi fondamentale sont reconnus comme intangibles du fait dâune clause dâĂ©ternitĂ© »[27], ou lâAngleterre, patrie de la Magna Carta et du Bill of Rights, ne perçoivent sans aucun doute pas de la mĂȘme façon que dâautres pays les rapports entre le systĂšme national et les systĂšmes europĂ©ens de dĂ©fense des droits France, pays qui a proclamĂ© la DĂ©claration des droits de lâhomme et du citoyen, de valeur constitutionnelle, le Conseil constitutionnel a entendu, face au principe de primautĂ© du droit de lâUnion, assurer la prĂ©servation de lâidentitĂ© constitutionnelle nationale au cas oĂč ce droit viendrait Ă y porter atteinte[28]. Le Conseil dâĂtat a Ă©galement rappelĂ© la primautĂ© de la Constitution dans lâordre interne aussi bien vis-Ă -vis de la Convention europĂ©enne des droits de lâhomme que vis-Ă -vis du droit de lâUnion[29].Dâautres Etats, comme le Royaume-Uni et la Pologne, ont choisi de rester en retrait de la derniĂšre Ă©tape de garantie des droits fondamentaux dans lâUnion, en souscrivant Ă un protocole limitant les effets de la Charte sur leur droit interne[30].Ces remarques conduisent Ă poser une question centrale peut-il y avoir, au-delĂ des valeurs communes auxquelles tous les Etats dĂ©mocratiques souscrivent, un universalisme », ou mĂȘme un europĂ©anisme », des droits fondamentaux ? En dĂ©pit de la proximitĂ© de ces droits ou de lâexistence de synergies entre eux, nây a-t-il pas, au moins pour certains droits, quelque chose dâirrĂ©ductiblement situĂ© dans les droits fondamentaux, une identitĂ© constitutionnelle nationale qui rĂ©vĂšlerait la nĂ©cessaire contingence culturelle » des catĂ©gories juridiques[31] ? Il faut sans doute en convenir. Mais si lâon se rĂ©signait Ă admettre trop aisĂ©ment le rapatriement » des droits fondamentaux, on nierait le mouvement de convergence et dâexpansion engagĂ© depuis 40 ans. Ou crĂ©erait aussi des risques dâincohĂ©rence et dâimprĂ©visibilitĂ© Les tensions se concentrent ainsi, pour lâessentiel, sur la primautĂ© du droit de lâUnion europĂ©enne par rapport aux normes constitutionnelles nationales qui, au plan interne, sont au sommet de la hiĂ©rarchie des normes. Les arrĂȘts Solange de la Cour constitutionnelle fĂ©dĂ©rale allemande et leurs suites, notamment la dĂ©cision de cette cour sur le traitĂ© de Lisbonne, ont montrĂ© quels rapports pourraient sâĂ©tablir entre le systĂšme juridique allemand et le droit de lâUnion europĂ©enne[32] Ă partir de la prĂ©somption dâĂ©quivalence de protection. Ces rapports sont en principe ouverts et confiants câest le sens du concept dâEuroparechtsfreundlichkeit. Ils restent nĂ©anmoins vigilants et protecteurs, chaque fois que cela est jugĂ© nĂ©cessaire, des droits garantis par la Loi fondamentale. La voie suivie en droit français diverge par ses modalitĂ©s et ses rĂ©sultats, mais elle sâinscrit dans la mĂȘme veine c'est celle d'une ouverture sur le droit de l'Union, d'une recherche attentive de conciliation entre les droits fondamentaux consacrĂ©s par la Constitution et la lecture qu'en font, dans leur propre ordre, les Cours de Strasbourg et de Luxembourg dans un dialogue nĂ©cessaire avec les juges europĂ©ens[33]. Cette quĂȘte de conciliation ne saurait ex ante exclure par principe un choc entre le droit constitutionnel national, le juge national qui tire ses pouvoirs et sa lĂ©gitimitĂ© de la Constitution devant toujours veiller Ă protĂ©ger la source constitutionnelle des droits fondamentaux. Mais au final, ex post, force est de reconnaĂźtre que les conflits parfois redoutĂ©s ont pu ĂȘtre prĂ©venus ou surmontĂ©s. Les chemins empruntĂ©s par les juges français, qui apparaissent autant comme des voies dâĂ©vitement des conflits que des voies de conciliation, ont Ă©tĂ© construits progressivement et non sans difficultĂ©, la volontĂ© de coopĂ©ration avec les juridictions europĂ©ennes ayant prĂ©valu sur une interprĂ©tation large, dĂ©raisonnable, voire sur lâabsolutisation, des principes constitutionnels ou du concept d'identitĂ© constitutionnelle de la Le dernier exemple de la conciliation de la protection europĂ©enne et de la protection nationale des droits fondamentaux rĂ©side sans aucun doute dans la recherche de lâarticulation des questions prĂ©judicielles de constitutionnalitĂ© qui sont prioritaires en droit français avec le principe dâeffectivitĂ© du droit de lâUnion. Le lĂ©gislateur français avait ouvertement entendu confĂ©rer la primautĂ© au contrĂŽle de constitutionnalitĂ© par rapport au plus ancien et trĂšs efficace contrĂŽle de conventionnalitĂ©, câest-Ă -dire au contrĂŽle de la loi au regard du droit de lâUnion et des engagements internationaux de la France, afin de replacer la Constitution au cĆur des droits fondamentaux[34]. On connaĂźt la suite bien quâayant fait preuve dâune rĂ©elle diplomatie juridictionnelle »[35], la Cour de justice de lâUnion europĂ©enne, par ses arrĂȘts Melki et Abdeli[36] , a fermement Ă©cartĂ© lâidĂ©e dâun examen prĂ©alable par le juge constitutionnel national dâune loi-miroir », qui reproduirait des dispositions inconditionnelles et prĂ©cises, impĂ©ratives », dit la Cour de justice, de directives de lâUnion, du fait du monopole dâinterprĂ©tation et d'apprĂ©ciation de la validitĂ© des actes de l'Union dont elle dispose. Elle a en outre dans les autres cas assorti de strictes conditions la possibilitĂ© dâun tel renvoi prioritaire devant le juge constitutionnel. La garantie prioritaire des droits et libertĂ©s protĂ©gĂ©s par la Constitution française ne peut ainsi conduire Ă faire Ă©chec, de quelque maniĂšre que ce soit, Ă lâapplication complĂšte du droit de lâUnion, y compris aux mesures urgentes ou aux questions prĂ©judicielles quâil requiert. En dâautres termes, la Cour nâa certes pas fermĂ© la porte Ă clĂ© sur un dispositif de contrĂŽle prioritaire de constitutionnalitĂ© et jetĂ© le trousseau dans la riviĂšre Alzette, mais elle a entrebĂąillĂ© cette porte avec Les voies de la rĂ©solution ou de lâĂ©vitement des conflits1. Quelles sont, dĂšs lors, les voies de rĂ©solution des conflits ? Un certain nombre de principes et/ou de techniques peuvent sans doute y aider et je souhaite sur ce point lancer quelques pistes de rĂ©flexion et de dĂ©bat. Il convient de citer dâabord la technique de lâinterprĂ©tation conforme, qui a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©e par de nombreux juges et permet une convergence des droits, mais aussi le dĂ©veloppement des modes dâarticulation des normes faisant appel Ă la notion de protection Ă©quivalente des droits fondamentaux, qui a permis Ă certaines juridictions dâĂ©viter les conflits de norme[37]. Cette notion a Ă©tĂ© successivement mobilisĂ©e dans les rapports entre le systĂšme juridique de lâUnion et le systĂšme juridique national par la Cour constitutionnelle allemande et le Conseil dâĂtat français[38] ou entre le systĂšme juridique de lâUnion et celui de la convention europĂ©enne[39]. La doctrine a Ă©galement pu mettre en avant le rĂŽle dâun principe dit de faveur », selon lequel tout bĂ©nĂ©ficiaire des droits fondamentaux issus dâune pluralitĂ© de sources peut Ă tout moment tirer avantage du droit fondamental qui lui est le plus favorable »[40]. Lâarticle 53 de la Charte des droits fondamentaux va nettement dans ce sens. Enfin, un rapprochement des techniques de contrĂŽle mises en Ćuvre par les diffĂ©rents juges permettrait sans doute Ă©galement, dans certains cas, un rapprochement substantiel de ces La rĂ©solution des conflits rĂ©side Ă©galement, et peut-ĂȘtre avant tout, dans le dialogue quâentretiennent les diffĂ©rents acteurs du droit europĂ©en. Cela concerne bien entendu les juges, qui disposent Ă cette fin de lâinstrument de la question prĂ©judicielle comme dâautres moyens moins formels de dialoguer, tels que lâexamen successif de questions voisines devant des formations diffĂ©rentes des juridictions europĂ©ennes ou nationales. Ce dialogue peut ĂȘtre non pas juridictionnel, mais informel ou doctrinal, comme celui que nous entretenons aujourdâhui. LâutilitĂ© du dialogue concerne Ă©galement les autres pouvoirs publics et, en particulier, les parlements nationaux ; elle suppose notamment que lâinformation de ceux-ci en matiĂšre de droit europĂ©en soit complĂšte. Câest, enfin, Ă une Ă©thique de responsabilitĂ© des principaux acteurs quâil faut appeler et, en premier lieu, des juges nationaux qui doivent veiller, demain plus encore quâhier, Ă appliquer les rĂšgles europĂ©ennes en faisant preuve, parfois, dâune nĂ©cessaire imagination constructive pour trouver, en relation avec les cours europĂ©ennes et, ultimement, sous leur contrĂŽle, les voies dâune conciliation ou dâune coordination dans l'application des droits fondamentaux.** *Du fait de lâavĂšnement dâun espace europĂ©en autonome de protection des droits fondamentaux, se pose avec acuitĂ© la question de lâemboĂźtement de ce niveau de protection avec ceux qui existent dĂ©jĂ convention europĂ©enne des droits de lâhomme, constitutions nationales. Les difficultĂ©s Ă cet Ă©gard sont rĂ©elles et il ne faut pas cĂ©der Ă un excessif irĂ©nisme. Mais si des tensions se manifestent, et se manifesteront sans doute encore Ă lâavenir, nul doute non plus quâune lecture des relations inter-juridictionnelles en termes de purs rapports de forces et de pouvoirs ne reflĂšterait pas la rĂ©alitĂ© des rapports entre les diffĂ©rents niveaux de protection des droits suis heureux que nous puissions, au cours de ces journĂ©es, Ă©changer nos points de vue et nos expĂ©riences sur ces sujets. Nous ressortirons de ces dĂ©bats enrichis et mieux prĂ©parĂ©s Ă affronter les enjeux juridiques des mois et des annĂ©es Ă venir que nous ne le sommes actuellement.[1]Texte Ă©crit en collaboration avec M. Olivier Fuchs, conseiller de tribunal administratif et de cour administrative dâappel, chargĂ© de mission auprĂšs du vice-prĂ©sident du Conseil dâEtat.[2]R. Cassin, PrĂ©face in M. Letourneur, J. MĂ©ric, Conseil dâEtat et juridictions administratives, Paris, Armand Colin, 1955.[3]P. Corneille, Le Cid, acte IV, scĂšne 3.[4]CJCE, 17 dĂ©cembre 1970, Internationale Handelsgesellschaft, aff. 11/70.[5]Cette double origine est expressĂ©ment rappelĂ©e au sein des TraitĂ©s depuis le traitĂ© de Maastricht TraitĂ© sur lâUnion europĂ©enne signĂ© Ă Maastricht le 7 fĂ©vrier 1992, article F, § 2, devenu lâarticle 6 du TraitĂ© Ă la suite de lâentrĂ©e en vigueur du traitĂ© dâAmsterdam. Lâarticle 6, § 3, du TraitĂ© sur lâUnion europĂ©enne, tel quâil rĂ©sulte du traitĂ© de Lisbonne, dispose que 3. Les droits fondamentaux, tels qu'ils sont garantis par la Convention europĂ©enne de sauvegarde des droits de l'Homme et des libertĂ©s fondamentales et tels qu'ils rĂ©sultent des traditions constitutionnelles communes aux Ătats membres, font partie du droit de l'Union en tant que principes gĂ©nĂ©raux ». Cette double origine a Ă©tĂ© consacrĂ©e par l'arrĂȘt Nold de la Cour de justice CJCE, 14 mai 1974, Nold, aff. 4/73.[6]CJCE, 26 juin 2007, Ordre des barreaux francophones et germanophones, aff. C-305/05.[7]CJUE, 13 dĂ©cembre 2011, Reinhard Prigge e. a., aff. C-447/09.[8]CEDH, 30 juin 2005, Bosphorus c. Irlande, n° 45036/98.[9]Pour un exemple rĂ©cent, voir CJCE, 21 dĂ©cembre 2011, c. Secretary of State for the Home Department, aff. C-411/10, pt 88-90 et 112.[10]J. Coppell, A. OâNeill, The European Court of Justice Taking Rights Seriously? », Common Market Law Review, 1992, p. 669 ; J. Weiler, N. Lockhart, âTaking Rights Seriouslyâ The European Court and its Fundamental Rights Jurisprudenceâ, Common Market Law Review, 1995, p. 51 I et p. 579 II.[11] Ceci est particuliĂšrement clair dans lâarrĂȘt Algera, dans lequel la Cour indique que, sous peine de commettre un dĂ©ni de justice, elle doit rĂ©soudre la question du retrait des actes administratifs individuels pour la solution de laquelle le TraitĂ© ne contient pas de rĂšgles » CJCE, 12 juillet 1957, aff. 7/56 et 3/57 Ă 7/57.[12]Dans sa thĂšse publiĂ©e en 1996, Mme Papadopoulou relevait ainsi dĂ©jĂ plus de 1200 arrĂȘts de la Cour de justice et du Tribunal de premiĂšre instance sây rĂ©fĂ©rant Papadopoulo, Principes gĂ©nĂ©raux du droit et droit communautaire, Bruxelles, Bruylant, 1996.[13] SauvĂ©, N. Polge, Les principes gĂ©nĂ©raux du droit en droit interne et en droit communautaire. Leçons croisĂ©es pour un avenir commun ? », in LâUnion europĂ©enne Union de droit, Union des droits. MĂ©langes en lâhonneur de Philippe Manin, Paris, PĂ©done, 2010, p. 727.[14]CJCE, 3 septembre 2008, Kadi et a., aff. C-402/05 P et C-415/05 P.[15]L. Burgorgue-Larsen, Quand la CJUE prend au sĂ©rieux la Charte des droits fondamentaux, le droit de lâUnion est dĂ©clarĂ© invalide. Commentaire sous CJUE, 1er mars 2011, Association belge des consommateurs test-achats ASBL, aff. C-236/09 », AJDA, 2011, p. 969.[16]CJCE, 12 juin 2003, Schmidberger c. Autriche, aff. C-112/00.[17]Respectivement CJCE, 14 octobre 2004, Omega Spielhallen, aff. C-36/02 ; CJCE, 11 dĂ©cembre 2007, International Transport Workersâ Federation et Finnish Seamenâs Union contre Viking Line ABP et OĂ Viking Line Eesti, aff. C-438/05; CJCE, 18 dĂ©cembre 2007, Laval un Partneri Ltd, aff. C-341/05.[18]Ou, en tout Ă©tat de cause, des limitations Ă certains de ces droits, ainsi que cela ressort clairement de la formulation de certains arrĂȘts les droits Ă la libertĂ© d'expression et Ă la libertĂ© de rĂ©union pacifique garantis par la CEDH n'apparaissent pas non plus - contrairement Ă d'autres droits fondamentaux consacrĂ©s par la mĂȘme convention, tels que le droit de toute personne Ă la vie ou l'interdiction de la torture ainsi que des peines ou traitements inhumains ou dĂ©gradants, qui ne tolĂšrent aucune restriction - comme des prĂ©rogatives absolues » CJCE, 12 juin 2003, Schmidberger c. Autriche, prĂ©citĂ©, § 80.[19]CJUE, 22 novembre 2005, Mangold c. Helm, aff. C-144/04.[20]Et pas seulement la doctrine de langue allemande ; voir par exemple O. Dubos, La Cour de justice, le renvoi prĂ©judiciel, lâinvocabilitĂ© des directives de lâapostasie Ă lâhĂ©rĂ©sie ? », JCP G, 28 juin 2006, II, 10107.[21]D. Hanf, Vers une prĂ©cision de la Europarechtsfreundlichkeit de la loi fondamentale. Lâapport de lâarrĂȘt rĂ©tention des donnĂ©es » et de la dĂ©cision Honeywell du BVerfG », Cahiers de droit europĂ©en, 2010, p. 515 ; J. Wahltuch, La guerre des juges nâaura pas lieu. A propos de la dĂ©cision Honeywell de la Cour constitutionnelle fĂ©dĂ©rale allemande », RTD eur., 2011, p. 329.[22]S. Platon, La coexistence des droits fondamentaux constitutionnels et europĂ©ens dans lâordre juridique français, Paris, LGDJ, 2008, p. 255.[23]Rapport de la Grande-Bretagne, § 57.[24]Voir ainsi les dĂ©cisions garde Ă vue » du Conseil constitutionnel, notamment n°2010-14/22 QPC du 30 juillet 2010 et n° 2011-191 QPC du 18 novembre 2011. Voir Ă©galement E. Daoud, Garde Ă vue faites entrer lâavocat ! », Constitutions, 2011, n° 4, p. 571 ; A. Giudicelli, Le Conseil constitutionnel et la garde Ă vue puisque ces mystĂšres nous dĂ©passent, feignons dâen ĂȘtre lâorganisateur », Revue de science criminelle et de droit pĂ©nal comparĂ©, 2011, n° 1, p. 139.[25]Cela est par exemple le cas en droit polonais. Compte tenu du protocole n°30, lâapplicabilitĂ© de la Charte en droit national est fort discutĂ©e. Cela nâempĂȘche pas le juge national de se baser sur des principes tirĂ©s du droit interne pour arriver Ă un rĂ©sultat comparable. Voir J. Chlebny, Mise en Ćuvre de la Charte des droits fondamentaux de lâUnion europĂ©enne. RĂ©ponse au questionnaire pour la Pologne », colloque de lâAssociation des Conseils dâĂtat et des Juridictions administratives suprĂȘmes de lâUnion europĂ©enne, disponible sur 24 juin 2004, Von Hannover c. Allemagne, n° 59320/00 ; CEDH, 7 fĂ©vrier 2012, Von Hannover c. Allemagne, n° 40660/08.[27]Il sâagit de la Ewigkeitsklausel de lâarticle 79 alinĂ©a 3 de la Loi fondamentale, aux termes laquelle Toute modification de la prĂ©sente Loi fondamentale qui toucherait Ă lâorganisation de la FĂ©dĂ©ration en LĂ€nder, au principe de la participation des LĂ€nder Ă la lĂ©gislation ou aux principes Ă©noncĂ©s aux articles 1 et 20, est interdite ».[28]Voir notamment les dĂ©cisions n° 2004-496 DC du 10 juin 2004 et n° 2006-540 DC du 27 juillet 2006 du Conseil constitutionnel.[29]Ainsi, selon le juge administratif, la suprĂ©matie confĂ©rĂ©e par lâarticle 55 de la Constitution aux engagements internationaux ne s'applique pas, dans l'ordre interne, aux dispositions de nature constitutionnelle » CE, Ass. 30 octobre 1998, Sarran et Levacher et autres, 200286. Cette mĂȘme formule est employĂ©e par la Cour de cassation, rĂ©unie en assemblĂ©e plĂ©niĂšre, dans son arrĂȘt Fraysse du 2 juin 2000. Le principe de primautĂ© ne saurait, en outre, conduire, dans l'ordre interne, Ă remettre en cause la suprĂ©matie de la Constitution » CE, 3 dĂ©cembre 2001, Syndicat national de lâindustrie pharmaceutique, n° 226514.[30]Protocole sur lâapplication de la Charte des droits fondamentaux de lâUnion europĂ©enne Ă la Pologne et au Royaume-Uni.[31]F. Schauer, Free speech and the cultural contingency of constitutional categories », Cardozo Law Review, 1993, n°14, p. 865.[32]Voir les dĂ©cisions Solange I 29 mai 1974, Solange II 22 octobre 1986 et Solange III 7 juin 2000 de la Cour constitutionnelle fĂ©dĂ©rale, ainsi que lâarrĂȘt du 30 juin 2009 relatif au traitĂ© de Lisbonne. Voir Ă©galement D. Hanf, op. cit. ; J. Wahltuch, op. cit. ; K. Bauer, Conditions et contrĂŽles constitutionnels de la validitĂ© du droit de lâUnion. Commentaire sur lâarrĂȘt du 30 juin 2009, ConstitutionnalitĂ© du TraitĂ© de Lisbonne », RTD eur., 2009, p. 799.[33]Voir notamment les dĂ©cisions n° 2004-496 DC du 10 juin 2004 et n° 2006-540 DC du 27 juillet 2006 du Conseil constitutionnel ainsi que les dĂ©cisions SociĂ©tĂ© Arcelor Atlantique CE, ass., 8 fĂ©vrier 2007, n° 287110, Rec. p. 56 et Conseil national des barreaux CE, sect., 10 avril 2008, n° 296845, Rec. p. 129.[34]Cette prĂ©occupation semble partagĂ©e par dâautres Etats ; voir par exemple rapport des Pays-Bas, p. 7-8.[35]M. Gautier, QPC et droit communautaire. Retour sur une tragĂ©die en cinq actes », Droit administratif, octobre 2010, p. 13.[36]CJUE, 22 juin 2010, aff. C-188/10 et C-189/10, Melki et Abdeli, voir notamment les points 56 en ce qui concerne la "loi-miroir" et 57 pour les conditions restrictives dans lesquelles cette prioritĂ© ne soulĂšve pas dâinterrogations. Voir Ă©galement CJUE, 1er mars 2011, ord., aff. C-457/09, Chartry c. Belgique. [37] Millet, RĂ©flexions sur la notion de protection Ă©quivalente des droits fondamentaux », RFDA, 2012, p. 307.[38]Voir pour la Cour constitutionnelle fĂ©dĂ©rale dâAllemagne les dĂ©cisions Solange I 29 mai 1974, Solange II 22 octobre 1986 et Solange III 7 juin 2000, ainsi que lâarrĂȘt du 30 juin 2009 relatif au traitĂ© de Lisbonne. Voir Ă©galement D. Hanf, op. cit. ; J. Wahltuch, op. cit. ; K. Bauer, Conditions et contrĂŽles constitutionnels de la validitĂ© du droit de lâUnion. Commentaire sur lâarrĂȘt du 30 juin 2009, ConstitutionnalitĂ© du TraitĂ© de Lisbonne », RTD eur., 2009, p. 799. En ce qui concerne le Conseil dâEtat, voir les dĂ©cisions SociĂ©tĂ© Arcelor Atlantique CE, ass., 8 fĂ©vrier 2007, n° 287110, Rec. p. 56 et Conseil national des barreaux CE, sect., 10 avril 2008, n° 296845, Rec. p. 129.[39]Voir lâarrĂȘt Bosphorus prĂ©citĂ©.[40]S. Platon, op. cit., p. 255.
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Journal officiel des CommunautĂ©s europĂ©ennes 18 dĂ©cembre 2000 Le Parlement europĂ©en, le Conseil et la Commission proclament solennellement, en tant que Charte des droits fondamentaux de l'Union europĂ©enne, le texte repris ci-aprĂšs. PRĂAMBULE Les peuples de lâEurope, en Ă©tablissant entre eux une union sans cesse plus Ă©troite, ont dĂ©cidĂ© de partager un avenir pacifique fondĂ© sur des valeurs communes. Consciente de son patrimoine spirituel et moral, lâUnion se fonde sur les valeurs indivisibles et universelles de dignitĂ© humaine, de libertĂ©, dâĂ©galitĂ© et de solidaritĂ© ; elle repose sur le principe de la dĂ©mocratie et le principe de lâĂtat de droit. Elle place la personne au cĆur de son action en instituant la citoyennetĂ© de lâUnion et en crĂ©ant un espace de libertĂ©, de sĂ©curitĂ© et de justice. LâUnion contribue Ă la prĂ©servation et au dĂ©veloppement de ces valeurs communes dans le respect de la diversitĂ© des cultures et des traditions des peuples de lâEurope, ainsi que de lâidentitĂ© nationale des Ătats membres et de lâorganisation de leurs pouvoirs publics au niveau national, rĂ©gional et local ; elle cherche Ă promouvoir un dĂ©veloppement Ă©quilibrĂ© et durable et assure la libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux, ainsi que la libertĂ© dâĂtablissement. A cette fin, il est nĂ©cessaire, en les rendant plus visibles dans une Charte, de renforcer la protection des droits fondamentaux Ă la lumiĂšre de lâĂ©volution de la sociĂ©tĂ©, du progrĂšs social et des dĂ©veloppements scientifiques et technologiques. La prĂ©sente Charte rĂ©affirme, dans le respect des compĂ©tences et des tĂąches de la CommunautĂ© et de lâUnion, ainsi que du principe de subsidiaritĂ©, les droits qui rĂ©sultent notamment des traditions constitutionnelles et des obligations internationales communes aux Ătats membres, du traitĂ© sur lâUnion europĂ©enne et des traitĂ©s communautaires, de la Convention europĂ©enne de sauvegarde des droits de lâhomme et des libertĂ©s fondamentales, des Chartes sociales adoptĂ©es par la CommunautĂ© et par le Conseil de lâEurope, ainsi que de la jurisprudence de la Cour de justice des CommunautĂ©s europĂ©ennes et de la Cour europĂ©enne des droits de lâhomme. La jouissance de ces droits entraĂźne des responsabilitĂ©s et des devoirs tant Ă lâĂ©gard dâautrui quâĂ lâĂ©gard de la communautĂ© humaine et des gĂ©nĂ©rations futures. En consĂ©quence, lâUnion reconnaĂźt les droits, les libertĂ©s et les principes Ă©noncĂ©s ci-aprĂšs. * CHAPITRE I - DIGNITĂ Article premier. DignitĂ© humaine La dignitĂ© humaine est inviolable. Elle doit ĂȘtre respectĂ©e et protĂ©gĂ©e. Art. 2. Droit Ă la vie 1. Toute personne a droit Ă la vie. 2. Nul ne peut ĂȘtre condamnĂ© Ă la peine de mort, ni exĂ©cutĂ©. Art. 3. Droit Ă lâintĂ©gritĂ© de la personne 1. Toute personne a droit Ă son intĂ©gritĂ© physique et mentale. 2. Dans le cadre de la mĂ©decine et de la biologie, doivent notamment ĂȘtre respectĂ©s - le consentement libre et Ă©clairĂ© de la personne concernĂ©e, selon les modalitĂ©s dĂ©finies par la loi, - lâinterdiction des pratiques eugĂ©niques, notamment celles qui ont pour but la sĂ©lection des personnes, - lâinterdiction de faire du corps humain et de ses parties, en tant que tels, une source de profit, - lâinterdiction du clonage reproductif des ĂȘtres humains. Art. 4. Interdiction de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dĂ©gradants Nul ne peut ĂȘtre soumis Ă la torture, ni Ă des peines ou traitements inhumains ou dĂ©gradants. Art. 5. Interdiction de lâesclavage et du travail forcĂ© 1. Nul ne peut ĂȘtre tenu en esclavage ni en servitude. 2. Nul ne peut ĂȘtre astreint Ă accomplir un travail forcĂ© ou obligatoire. 3. La traite des ĂȘtres humains est interdite. CHAPITRE II - LIBERTĂS Art. 6. Droit Ă la libertĂ© et Ă la sĂ»retĂ© Toute personne a droit Ă la libertĂ© et Ă la sĂ»retĂ©. Art. 7. Respect de la vie privĂ©e et familiale Toute personne a droit au respect de sa vie privĂ©e et familiale, de son domicile et de ses communications. Art. 8. Protection des donnĂ©es Ă caractĂšre personnel 1. Toute personne a droit Ă la protection des donnĂ©es Ă caractĂšre personnel la concernant. 2. Ces donnĂ©es doivent ĂȘtre traitĂ©es loyalement, Ă des fins dĂ©terminĂ©es et sur la base du consentement de la personne concernĂ©e ou en vertu dâun autre fondement lĂ©gitime prĂ©vu par la loi. Toute personne a le droit dâaccĂ©der aux donnĂ©es collectĂ©es la concernant et dâen obtenir la rectification. 3. Le respect de ces rĂšgles est soumis au contrĂŽle dâune autoritĂ© indĂ©pendante. Art. 9. Droit de se marier et droit de fonder une famille Le droit de se marier et le droit de fonder une famille sont garantis selon les lois nationales qui en rĂ©gissent lâexercice. Art. 10. LibertĂ© de pensĂ©e, de conscience et de religion 1. Toute personne a droit Ă la libertĂ© de pensĂ©e, de conscience et de religion. Ce droit implique la libertĂ© de changer de religion ou de conviction, ainsi que la libertĂ© de manifester sa religion ou sa conviction individuellement ou collectivement, en public ou en privĂ©, par le culte, lâenseignement, les pratiques et lâaccomplissement des rites. 2. Le droit Ă lâobjection de conscience est reconnu selon les lois nationales qui en rĂ©gissent lâexercice. Art. 11. LibertĂ© dâexpression et dâinformation 1. Toute personne a droit Ă la libertĂ© dâexpression. Ce droit comprend la libertĂ© dâopinion et la libertĂ© de recevoir ou de communiquer des informations ou des idĂ©es sans quâil puisse y avoir ingĂ©rence dâautoritĂ©s publiques et sans considĂ©ration de frontiĂšres. 2. La libertĂ© des mĂ©dias et leur pluralisme sont respectĂ©s. Art. 12. LibertĂ© de rĂ©union et dâassociation 1. Toute personne a droit Ă la libertĂ© de rĂ©union pacifique et Ă la libertĂ© dâassociation Ă tous les niveaux, notamment dans les domaines politique, syndical et civique, ce qui implique le droit de toute personne de fonder avec dâautres des syndicats et de sây affilier pour la dĂ©fense de ses intĂ©rĂȘts. 2. Les partis politiques au niveau de lâUnion contribuent Ă lâexpression de la volontĂ© politique des citoyens ou citoyennes de lâUnion. Art. 13. LibertĂ© des arts et des sciences Les arts et la recherche scientifique sont libres. La libertĂ© acadĂ©mique est respectĂ©e. Art. 14. Droit Ă lâĂ©ducation 1. Toute personne a droit Ă lâĂ©ducation, ainsi quâĂ lâaccĂšs Ă la formation professionnelle et continue. 2. Ce droit comporte la facultĂ© de suivre gratuitement lâenseignement obligatoire. 3. La libertĂ© de crĂ©er des Ă©tablissements dâenseignement dans le respect des principes dĂ©mocratiques, ainsi que le droit des parents dâassurer lâĂ©ducation et lâenseignement de leurs enfants conformĂ©ment Ă leurs convictions religieuses, philosophiques et pĂ©dagogiques, sont respectĂ©s selon les lois nationales qui en rĂ©gissent lâexercice. Art. 15. LibertĂ© professionnelle et droit de travailler 1. Toute personne a le droit de travailler et dâexercer une profession librement choisie ou acceptĂ©e. 2. Tout citoyen ou toute citoyenne de lâUnion a la libertĂ© de chercher un emploi, de travailler, de sâĂ©tablir ou de fournir des services dans tout Ătat membre. 3. Les ressortissants des pays tiers qui sont autorisĂ©s Ă travailler sur le territoire des Ătats membres ont droit Ă des conditions de travail Ă©quivalentes Ă celles dont bĂ©nĂ©ficient les citoyens ou citoyennes de lâUnion. Art. 16. LibertĂ© dâentreprise La libertĂ© dâentreprise est reconnue conformĂ©ment au droit communautaire et aux lĂ©gislations et pratiques nationales. Art 17. Droit de propriĂ©tĂ© 1. Toute personne a le droit de jouir de la propriĂ©tĂ© des biens quâelle a acquis lĂ©galement, de les utiliser, dâen disposer et de les lĂ©guer. Nul ne peut ĂȘtre privĂ© de sa propriĂ©tĂ©, si ce nâest pour cause dâutilitĂ© publique, dans des cas et conditions prĂ©vus par une loi et moyennant en temps utile une juste indemnitĂ© pour sa perte. Lâusage des biens peut ĂȘtre rĂ©glementĂ© par la loi dans la mesure nĂ©cessaire Ă lâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral. 2. La propriĂ©tĂ© intellectuelle est protĂ©gĂ©e. Art 18. Droit dâasile Le droit dâasile est garanti dans le respect des rĂšgles de la convention de GenĂšve du 28 juillet 1951 et du protocole du 31 janvier 1967 relatifs au statut des rĂ©fugiĂ©s et conformĂ©ment au traitĂ© instituant la CommunautĂ© europĂ©enne. Art. 19. Protection en cas dâĂ©loignement, dâexpulsion et dâextradition 1. Les expulsions collectives sont interdites. 2. Nul ne peut ĂȘtre Ă©loignĂ©, expulsĂ© ou extradĂ© vers un Ătat oĂč il existe un risque sĂ©rieux quâil soit soumis Ă la peine de mort, Ă la torture ou Ă dâautres peines ou traitements inhumains ou dĂ©gradants. CHAPITRE III - ĂGALITĂ Art. 20. Ă©galitĂ© en droit Toutes les personnes sont Ă©gales en droit. Art 21. Non-discrimination 1. Est interdite, toute discrimination fondĂ©e notamment sur le sexe, la race, la couleur, les origines ethniques ou sociales, les caractĂ©ristiques gĂ©nĂ©tiques, la langue, la religion ou les convictions, les opinions politiques ou toute autre opinion, lâappartenance Ă une minoritĂ© nationale, la fortune, la naissance, un handicap, lâĂąge ou lâorientation sexuelle. 2. Dans le domaine dâapplication du traitĂ© instituant la CommunautĂ© europĂ©enne et du traitĂ© sur lâUnion europĂ©enne, et sans prĂ©judice des dispositions particuliĂšres desdits traitĂ©s, toute discrimination fondĂ©e sur la nationalitĂ© est interdite. Art. 22. DiversitĂ© culturelle, religieuse et linguistique LâUnion respecte la diversitĂ© culturelle, religieuse et linguistique. Art. 23. Ă©galitĂ© entre hommes et femmes LâĂ©galitĂ© entre les hommes et les femmes doit ĂȘtre assurĂ©e dans tous les domaines, y compris en matiĂšre dâemploi, de travail et de rĂ©munĂ©ration. Le principe de lâĂ©galitĂ© nâempĂȘche pas le maintien ou lâadoption de mesures prĂ©voyant des avantages spĂ©cifiques en faveur du sexe sous-reprĂ©sentĂ©. Art. 24. Droits de lâenfant 1. Les enfants ont droit Ă la protection et aux soins nĂ©cessaires Ă leur bien-ĂȘtre. Ils peuvent exprimer leur opinion librement. Celle-ci est prise en considĂ©ration pour les sujets qui les concernent, en fonction de leur Ăąge et de leur maturitĂ©. 2. Dans tous les actes relatifs aux enfants, quâils soient accomplis par des autoritĂ©s publiques ou des institutions privĂ©es, lâintĂ©rĂȘt supĂ©rieur de lâenfant doit ĂȘtre une considĂ©ration primordiale. 3. Tout enfant a le droit dâentretenir rĂ©guliĂšrement des relations personnelles et des contacts directs avec ses deux parents, sauf si cela est contraire Ă son intĂ©rĂȘt. Art. 25. Droits des personnes ĂągĂ©es LâUnion reconnaĂźt et respecte le droit des personnes ĂągĂ©es Ă mener une vie digne et indĂ©pendante et Ă participer Ă la vie sociale et culturelle. Art. 26. IntĂ©gration des personnes handicapĂ©es LâUnion reconnaĂźt et respecte le droit des personnes handicapĂ©es Ă bĂ©nĂ©ficier de mesures visant Ă assurer leur autonomie, leur intĂ©gration sociale et professionnelle et leur participation Ă la vie de la communautĂ©. CHAPITRE IV - SOLIDARITĂ Art. 27. Droit Ă lâinformation et Ă la consultation des travailleurs au sein de lâentreprise Les travailleurs ou leurs reprĂ©sentants doivent se voir garantir, aux niveaux appropriĂ©s, une information et une consultation en temps utile, dans les cas et conditions prĂ©vus par le droit communautaire et les lĂ©gislations et pratiques nationales. Art. 28. Droit de nĂ©gociation et dâactions collectives Les travailleurs et les employeurs, ou leurs organisations respectives, ont, conformĂ©ment au droit communautaire et aux lĂ©gislations et pratiques nationales, le droit de nĂ©gocier et de conclure des conventions collectives aux niveaux appropriĂ©s et de recourir, en cas de conflits dâintĂ©rĂȘts, Ă des actions collectives pour la dĂ©fense de leurs intĂ©rĂȘts, y compris la grĂšve. Article 29. Droit dâaccĂšs aux services de placement Toute personne a le droit dâaccĂ©der Ă un service gratuit de placement. Art. 30. Protection en cas de licenciement injustifiĂ© Tout travailleur a droit Ă une protection contre tout licenciement injustifiĂ©, conformĂ©ment au droit communautaire et aux lĂ©gislations et pratiques nationales. Art. 31. Conditions de travail justes et Ă©quitables 1. Tout travailleur a droit Ă des conditions de travail qui respectent sa santĂ©, sa sĂ©curitĂ© et sa dignitĂ©. 2. Tout travailleur a droit Ă une limitation de la durĂ©e maximale du travail et Ă des pĂ©riodes de repos journalier et hebdomadaire, ainsi quâĂ une pĂ©riode annuelle de congĂ©s payĂ©s. Art. 32. Interdiction du travail des enfants et protection des jeunes au travail Le travail des enfants est interdit. LâĂąge minimal dâadmission au travail ne peut ĂȘtre infĂ©rieur Ă lâĂąge auquel cesse la pĂ©riode de scolaritĂ© obligatoire, sans prĂ©judice des rĂšgles plus favorables aux jeunes et sauf dĂ©rogations limitĂ©es. Les jeunes admis au travail doivent bĂ©nĂ©ficier de conditions de travail adaptĂ©es Ă leur Ăąge et ĂȘtre protĂ©gĂ©s contre lâexploitation Ă©conomique ou contre tout travail susceptible de nuire Ă leur sĂ©curitĂ©, Ă leur santĂ©, Ă leur dĂ©veloppement physique, mental, moral ou social ou de compromettre leur Ă©ducation. Art. 33. Vie familiale et vie professionnelle 1. La protection de la famille est assurĂ©e sur le plan juridique, Ă©conomique et social. 2. Afin de pouvoir concilier vie familiale et vie professionnelle, toute personne a le droit dâĂȘtre protĂ©gĂ©e contre tout licenciement pour un motif liĂ© Ă la maternitĂ©, ainsi que le droit Ă un congĂ© de maternitĂ© payĂ© et Ă un congĂ© parental Ă la suite de la naissance ou de lâadoption dâun enfant. Art. 34. SĂ©curitĂ© sociale et aide sociale 1. LâUnion reconnaĂźt et respecte le droit dâaccĂšs aux prestations de sĂ©curitĂ© sociale et aux services sociaux assurant une protection dans des cas tels que la maternitĂ©, la maladie, les accidents du travail, la dĂ©pendance ou la vieillesse, ainsi quâen cas de perte dâemploi, selon les modalitĂ©s Ă©tablies par le droit communautaire et les lĂ©gislations et pratiques nationales. 2. Toute personne qui rĂ©side et se dĂ©place lĂ©galement Ă lâintĂ©rieur de lâUnion a droit aux prestations de sĂ©curitĂ© sociale et aux avantages sociaux, conformĂ©ment au droit communautaire et aux lĂ©gislations et pratiques nationales. 3. Afin de lutter contre lâexclusion sociale et la pauvretĂ©, lâUnion reconnaĂźt et respecte le droit Ă une aide sociale et Ă une aide au logement destinĂ©es Ă assurer une existence digne Ă tous ceux qui ne disposent pas de ressources suffisantes, selon les modalitĂ©s Ă©tablies par le droit communautaire et les lĂ©gislations et pratiques nationales. Art. 35. Protection de la santĂ© Toute personne a le droit dâaccĂ©der Ă la prĂ©vention en matiĂšre de santĂ© et de bĂ©nĂ©ficier de soins mĂ©dicaux dans les conditions Ă©tablies par les lĂ©gislations et pratiques nationales. Un niveau Ă©levĂ© de protection de la santĂ© humaine est assurĂ© dans la dĂ©finition et la mise en Ćuvre de toutes les politiques et actions de lâUnion. Art. 36. AccĂšs aux services dâintĂ©rĂȘt Ă©conomique gĂ©nĂ©ral LâUnion reconnaĂźt et respecte lâaccĂšs aux services dâintĂ©rĂȘt Ă©conomique gĂ©nĂ©ral tel quâil est prĂ©vu par les lĂ©gislations et pratiques nationales, conformĂ©ment au traitĂ© instituant la CommunautĂ© europĂ©enne, afin de promouvoir la cohĂ©sion sociale et territoriale de lâUnion. Art. 37. Protection de lâenvironnement Un niveau Ă©levĂ© de protection de lâenvironnement et lâamĂ©lioration de sa qualitĂ© doivent ĂȘtre intĂ©grĂ©s dans les politiques de lâUnion et assurĂ©s conformĂ©ment au principe du dĂ©veloppement durable. Art. 38. Protection des consommateurs Un niveau Ă©levĂ© de protection des consommateurs est assurĂ© dans les politiques de lâUnion. CHAPITRE V - CITOYENNETĂ Art. 39. Droit de vote et dâĂ©ligibilitĂ© aux Ă©lections au Parlement europĂ©en 1. Tout citoyen ou toute citoyenne de lâUnion a le droit de vote et dâĂ©ligibilitĂ© aux Ă©lections au Parlement europĂ©en dans lâĂtat membre oĂč il ou elle rĂ©side, dans les mĂȘmes conditions que les ressortissants de cet Ătat. 2. Les membres du Parlement europĂ©en sont Ă©lus au suffrage universel direct, libre et secret. Art. 40. Droit de vote et dâĂ©ligibilitĂ© aux Ălections municipales Tout citoyen ou toute citoyenne de lâUnion a le droit de vote et dâĂ©ligibilitĂ© aux Ă©lections municipales dans lâĂtat membre oĂč il ou elle rĂ©side, dans les mĂȘmes conditions que les ressortissants de cet Ătat. Art. 41. Droit Ă une bonne administration 1. Toute personne a le droit de voir ses affaires traitĂ©es impartialement, Ă©quitablement et dans un dĂ©lai raisonnable par les institutions et organes de lâUnion. 2. Ce droit comporte notamment - le droit de toute personne dâĂȘtre entendue avant quâune mesure individuelle qui lâaffecterait dĂfavorablement ne soit prise Ă son encontre ; - le droit dâaccĂšs de toute personne au dossier qui la concerne, dans le respect des intĂ©rĂȘts lĂ©gitimes de la confidentialitĂ© et du secret professionnel et des affaires ; - lâobligation pour lâadministration de motiver ses dĂ©cisions. 3. Toute personne a droit Ă la rĂ©paration par la CommunautĂ© des dommages causĂ©s par les institutions, ou par leurs agents dans lâexercice de leurs fonctions, conformĂ©ment aux principes gĂ©nĂ©raux communs aux droits des Ătats membres. 4. Toute personne peut sâadresser aux institutions de lâUnion dans une des langues des traitĂ©s et doit recevoir une rĂ©ponse dans la mĂȘme langue. Art. 42. Droit dâaccĂšs aux documents Tout citoyen ou toute citoyenne de lâUnion ou toute personne physique ou morale rĂ©sidant ou ayant son siĂšge statutaire dans un Ătat membre a un droit dâaccĂšs aux documents du Parlement europĂ©en, du Conseil et de la Commission. Art. 43. MĂ©diateur Tout citoyen ou toute citoyenne de lâUnion ou toute personne physique ou morale rĂ©sidant ou ayant son siĂšge statutaire dans un Ătat membre a le droit de saisir le mĂ©diateur de lâUnion en cas de mauvaise administration dans lâaction des institutions ou organes communautaires, Ă lâexclusion de la Cour de justice et du Tribunal de premiĂšre instance dans lâexercice de leurs fonctions juridictionnelles. Art 44. Droit de pĂ©tition Tout citoyen ou toute citoyenne de lâUnion ou toute personne physique ou morale rĂ©sidant ou ayant son siĂšge statutaire dans un Ătat membre a le droit de pĂ©tition devant le Parlement europĂ©en. Art. 45. LibertĂ© de circulation et de sĂ©jour 1. Tout citoyen ou toute citoyenne de lâUnion a le droit de circuler et de sĂ©journer librement sur le territoire des Ătats membres. 2. La libertĂ© de circulation et de sĂ©jour peut ĂȘtre accordĂ©e, conformĂ©ment au traitĂ© instituant la CommunautĂ© europĂ©enne, aux ressortissants de pays tiers rĂ©sidant lĂ©galement sur le territoire dâun Ătat membre. Art. 46. Protection diplomatique et consulaire Tout citoyen de lâUnion bĂ©nĂ©ficie, sur le territoire dâun pays tiers oĂč lâĂtat membre dont il est ressortissant nâest pas reprĂ©sentĂ©, de la protection des autoritĂ©s diplomatiques et consulaires de tout Ătat membre dans les mĂȘmes conditions que les nationaux de cet Ătat. CHAPITRE VI - JUSTICE Art. 47. Droit Ă un recours effectif et Ă accĂ©der Ă un tribunal impartial Toute personne dont les droits et libertĂ©s garantis par le droit de lâUnion ont Ă©tĂ© violĂ©s a droit Ă un recours effectif devant un tribunal dans le respect des conditions prĂ©vues au prĂ©sent article. Toute personne a droit Ă ce que sa cause soit entendue Ă©quitablement, publiquement et dans un dĂ©lai raisonnable par un tribunal indĂ©pendant et impartial, Ă©tabli prĂ©alablement par la loi. Toute personne a la possibilitĂ© de se faire conseiller, dĂ©fendre et reprĂ©senter. Une aide juridictionnelle est accordĂ©e Ă ceux qui ne disposent pas de ressources suffisantes, dans la mesure oĂč cette aide serait nĂ©cessaire pour assurer lâeffectivitĂ© de lâaccĂšs Ă la justice. Art. 48. PrĂ©somption dâinnocence et droits de la dĂ©fense 1. Tout accusĂ© est prĂ©sumĂ© innocent jusquâĂ ce que sa culpabilitĂ© ait Ă©tĂ© lĂ©galement Ă©tablie. 2. Le respect des droits de la dĂ©fense est garanti Ă tout accusĂ©. Art. 49. Principes de lĂ©galitĂ© et de proportionnalitĂ© des dĂ©lits et des peines 1. Nul ne peut ĂȘtre condamnĂ© pour une action ou une omission qui, au moment oĂč elle a Ă©tĂ© commise, ne constituait pas une infraction dâaprĂšs le droit national ou le droit international. De mĂȘme, il nâest infligĂ© aucune peine plus forte que celle qui Ă©tait applicable au moment oĂč lâinfraction a Ă©tĂ© commise. Si, postĂ©rieurement Ă cette infraction, la loi prĂ©voit une peine plus lĂ©gĂšre, celle-ci doit ĂȘtre appliquĂ©e. 2. Le prĂ©sent article ne porte pas atteinte au jugement et Ă la punition dâune personne coupable dâune action ou dâune omission qui, au moment oĂč elle a Ă©tĂ© commise, Ă©tait criminelle dâaprĂšs les principes gĂ©nĂ©raux reconnus par lâensemble des nations. 3. LâintensitĂ© des peines ne doit pas ĂȘtre disproportionnĂ©e par rapport Ă lâinfraction. Art. 50. Droit Ă ne pas ĂȘtre jugĂ© ou puni pĂ©nalement deux fois pour une mĂȘme infraction Nul ne peut ĂȘtre poursuivi ou puni pĂ©nalement en raison dâune infraction pour laquelle il a dĂ©jĂ Ă©tĂ© acquittĂ© ou condamnĂ© dans lâUnion par un jugement pĂ©nal dĂ©finitif conformĂ©ment Ă la loi. CHAPITRE VII - DISPOSITIONS GĂNĂRALES Art 51. Champ dâapplication 1. Les dispositions de la prĂ©sente Charte sâadressent aux institutions et organes de lâUnion dans le respect du principe de subsidiaritĂ©, ainsi quâaux Ătats membres uniquement lorsquâils mettent en Ćuvre le droit de lâUnion. En consĂ©quence, ils respectent les droits, observent les principes et en promeuvent lâapplication, conformĂ©ment Ă leurs compĂ©tences respectives. 2. La prĂ©sente Charte ne crĂ©e aucune compĂ©tence ni aucune tĂąche nouvelles pour la CommunautĂ© et pour lâUnion et ne modifie pas les compĂ©tences et tĂąches dĂ©finies par les traitĂ©s. Art. 52. PortĂ©e des droits garantis 1. Toute limitation de lâexercice des droits et libertĂ©s reconnus par la prĂ©sente Charte doit ĂȘtre prĂ©vue par la loi et respecter le contenu essentiel desdits droits et libertĂ©s. Dans le respect du principe de proportionnalitĂ©, des limitations ne peuvent ĂȘtre apportĂ©es que si elles sont nĂ©cessaires et rĂ©pondent effectivement Ă des objectifs dâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral reconnus par lâUnion ou au besoin de protection des droits et libertĂ©s dâautrui. 2. Les droits reconnus par la prĂ©sente Charte qui trouvent leur fondement dans les traitĂ©s communautaires ou dans le traitĂ© sur lâUnion europĂ©enne sâexercent dans les conditions et limites dĂ©finies par ceux-ci. 3. Dans la mesure oĂč la prĂ©sente Charte contient des droits correspondant Ă des droits garantis par la Convention europĂ©enne de sauvegarde des droits de lâhomme et des libertĂ©s fondamentales, leur sens et leur portĂ©e sont les mĂȘmes que ceux que leur confĂšre ladite convention. Cette disposition ne fait pas obstacle Ă ce que le droit de lâUnion accorde une protection plus Ă©tendue. Art. 53. Niveau de protection Aucune disposition de la prĂ©sente Charte ne doit ĂȘtre interprĂ©tĂ©e comme limitant ou portant atteinte aux droits de lâhomme et libertĂ©s fondamentales reconnus, dans leur champ dâapplication respectif, par le droit de lâUnion, le droit international et les conventions internationales auxquelles sont parties lâUnion, la CommunautĂ© ou tous les Ătats membres, et notamment la Convention europĂ©enne de sauvegarde des droits de lâhomme et des libertĂ©s fondamentales, ainsi que par les constitutions des Ătats membres. Art. 54. Interdiction de lâabus de droit Aucune des dispositions de la prĂ©sente Charte ne doit ĂȘtre interprĂ©tĂ©e comme impliquant un droit quelconque de se livrer Ă une activitĂ© ou dâaccomplir un acte visant Ă la destruction des droits ou libertĂ©s reconnus dans la prĂ©sente Charte ou Ă des limitations plus amples des droits et libertĂ©s que celles qui sont prĂ©vues par la prĂ©sente Charte.
article 52 de la charte des droits fondamentaux